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Le fret maritime face aux perturbations climatiques et géopolitiques

Le volume total du commerce maritime a dépassé 12 milliards de tonnes en 2024.

Pénalisé par les perturbations climatiques, le fret maritime est aussi perturbé par la géopolitique avec notamment la nouvelle « ère Trump ».

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Le fret maritime est un secteur en croissance. En 2024, il a progressé de près de 2 %, stimulé par la reprise économique mondiale et par la hausse de la demande de capacité de charge en raison des déroutements de navires. En effet, le conflit en Ukraine et les tensions en mer Rouge ont été à l’origine de nombreux changements d’itinéraires des navires.

Le canal de Suez, principale voie d’entrée et de sortie maritime de la Méditerranée

Les armateurs sont contraints d’effectuer un très long détour par le cap de Bonne-Espérance, rallongeant jusqu’à deux semaines le temps de parcours entre l'Asie et l'Europe. Le canal de Suez, qui représente 15 % des flux mondiaux, a vu son trafic chuter de plus de 50 % par rapport à 2023 en raison du conflit au Moyen-Orient. Ce canal est la principale voie d’entrée et de sortie maritime de la Méditerranée vers l’Asie, l’Inde et le golfe Persique.

L’annonce d’un cessez-le-feu entre les autorités israéliennes et le Hamas, le 15 janvier 2025, pour une durée de quarante-cinq jours, pourrait changer la donne. Si les armateurs attendaient cette bonne nouvelle de longue date, ils l’intègrent toutefois avec beaucoup de prudence.

Les armateurs sont contraints d’emprunter des itinéraires alternatifs avec leurs navires.

Le canal de Panama entre perturbations climatiques et convoitise américaine

Le canal de Panama est une voie navigable artificielle d’environ 80 km reliant les océans Atlantique et Pacifique en Amérique centrale, par laquelle transite environ 5 % du commerce maritime mondial. Il facilite le transport de fret par voie maritime entre l’Europe, l’Amérique et l’Asie. La sécheresse sévère de 2023 et 2024, amplifiée par le phénomène El Niño, a affecté gravement le niveau d’eau des lacs qui alimentent le canal. Seuls dix-huit navires par jour ont circulé, contre une moyenne de trente-neuf avant la crise.

Depuis, la circulation s’est largement améliorée, mais une nouvelle difficulté apparaît. Donald Trump estime en effet que le contrôle du canal revient aux États-Unis qui ont finalisé sa construction, malgré sa restitution actée en 1999 au Panama. Le président américain remet en question la gestion du canal et notamment la présence d’infrastructures portuaires chinoises de part et d’autre de celui-ci.

Des prix du fret volatils

Du côté de la Russie, afin de contourner les sanctions imposées par le G7, le Kremlin a développé « une flotte fantôme » de vieux navires réhabilités, et s’en sert notamment pour exporter du pétrole brut à destination de la Chine depuis trois ans. La dernière vague de sanctions vise cette fois-ci plus de 180 navires de cette flotte, faisant craindre aux opérateurs la réduction drastique de capacité de fret maritime. Cette annonce a fait grimper les cours du fret à la fin de janvier, avant qu’ils chutent de nouveau, dans un contexte d’espoir d’apaisement des tensions en mer Rouge.

Le prix du fret est très volatil et sensible aux évènements politiques.

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